La CNDH, une institution en quête de crédibilité

Où est la voix de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), censée incarner la vigilance démocratique et la défense des droits fondamentaux de tous les citoyens, sans distinction politique ? Créée pour défendre les droits humains, la CNDH peine à assumer son mandat avant, pendant et après les élections. 

Aujourd’hui, Ebuteli publie sa quatrième et dernière note thématique de la série sur les institutions impliquées dans le processus électoral, intitulée « La CNDH, une institution en quête de crédibilité ». Cette note analyse les blocages structurels qui empêchent la CNDH d’agir efficacement selon ses missions et propose des pistes de solution pour restaurer son rôle dans la défense des droits fondamentaux. 

En 2023, la CNDH fait face à des querelles internes, paralysant sa capacité à surveiller les incidents des droits de l’homme durant le processus électoral des élections, les restrictions de libertés et des abus documentés par de nombreuses organisations nationales et internationales. Bien qu’elle affirme avoir documenté plusieurs cas de violations, son rapport sur ces incidents n’a jamais été rendu public. Cette absence de prise de parole publique a renforcé les doutes sur l’engagement de l’institution à protéger les libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression et la liberté de manifestation. 

Aussi, le sous-financement chronique de la CNDH a gravement affecté ses capacités d’action. En avril 2023, par exemple, 75 % de ses effectifs provinciaux ont été gelés, ne maintenant en poste que les coordonnateurs. Ces restrictions budgétaires ont non seulement entravé ses activités régulières, mais aussi affaibli sa capacité à réagir face aux crises : campagne électorale tendue, crise sécuritaire, et violations des droits humains.

La CNDH est aujourd’hui perçue comme inefficace, au point que certains acteurs politiques appellent désormais à sa suppression dans le cadre des réformes institutionnelles au pays. Pour redevenir un acteur crédible, la CNDH doit être indépendante et transparente en publiant ses recommandations. Elle doit revoir le processus de nomination ainsi espérer regagner la confiance du public. 

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