Élection du bureau définitif de l'Assemblée nationale et état de la démocratie congolaise
Prévue ce samedi 18 mai, l'élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale a déjà suscité la polémique. Que nous révèle cette nouvelle course électorale sur l’état de la démocratie congolaise ?
Bonjour et bienvenue dans ce 19e épisode de Po Na Biso, capsule audio du Groupe d’étude sur le Congo et d’Ebuteli. Je m’appelle Joshua Walker. Je suis le directeur de programme du GEC. Nous sommes le vendredi 17 mai.
Le 23 avril, Vital Kamerhe a remporté l’élection primaire organisée en vue de le départager de Bahati Lukwebo et Christophe Mboso, deux autres membres du présidium de l’Union sacrée de la nation (USN) comme lui, prétendants à la présidence du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Cette coalition autour du président Félix Tshisekedi et majoritaire au Parlement éprouvait déjà depuis plusieurs semaines des difficultés à dégager un consensus sur son ticket pour le bureau de la chambre basse du Parlement. Déjà Augustin Kabuya, Secrétaire général du parti présidentiel UDPS et membre dudit présidium avait renoncé à ses ambitions de briguer le poste de 1er vice-président de cette chambre au profit de Jean-Claude Tshilumbayi, aussi membre de l’UDPS.
La démarche entreprise le 10 mai par le présidium de l’USN en vue de compléter son ticket pour les autres postes restants a tout de suite créé la controverse. Les membres du présidium étaient accusés de s’être favorisés. Hormis la candidature de Mboso, ancien président de l’Assemblée et actuel président du bureau provisoire, les candidatures de Serge Bahati (fils de Modeste Bahati) et Caroline Bemba (sœur de Jean-Pierre Bemba) ont également fâché des députés. Ces derniers ont appelé à l’arbitrage du chef de l’État estimant que ces candidatures étaient constitutives de népotisme et violaient la représentativité équitable des provinces dans les institutions du pays.
Les partis et regroupements politiques membres de l’USN ont, quant à eux, décidé de concurrencer le ticket mis en place par le présidium en présentant à leur tour d’autres candidats qui, finalement, ont été tous mis à l’écart par la commission chargée de réceptionner et traiter les dossiers. Une pétition pour la suspension de Christophe Mboso comme président du bureau provisoire est en train d’être signée. Serge Bahati, candidat au poste de Questeur, a été remplacé par Chimène Polipoli à la suite de ces pressions internes à l’USN.
Au sein de l’opposition, à qui le poste de Rapporteur adjoint est réservé, la candidature de Dominique Munongo avait, pour sa part, également dérangé certains. Pour lui faire ombrage, Constant Mutamba, qui affirme être porté notamment par une bonne partie des élus de la grande province orientale, est ainsi entré dans la course.
Tout était donc prêt pour des élections avec plus d'un candidat pour cinq des sept postes après dépôt des candidatures : 19 candidatures avaient été enregistrées au total. Seuls Vital Kamerhe pour le poste de Président et Jacques Djoli, candidat au poste de Rapporteur du bureau définitif, n'avaient pas de concurrents.
Après examen des dossiers par la commission mise en place par le bureau provisoire, cependant, seulement huit candidats sont retenus. Le seul poste ayant une élection compétitive sera celui du Rapporteur adjoint. Sont écartés de la course, donc, les différents candidats autres que ceux du ticket de l’USN ayant voulu contester les postes de 1er et 2e vice-président et de questeur et questeur-adjoint.
Cet épisode nous montre, une fois de plus, combien la compétition politique en RDC se joue sur un terrain d’intérêts, de positionnements et de luttes au sein du pouvoir. La décision de la commission électorale de l’AN semble avoir cimenté les candidatures uniques pour la plupart des postes du bureau. En l’absence des élections ouvertes pour les différents candidats aux postes du bureau définitif, il est difficile d’avoir un débat de fond. Quelles sont les idées des uns et des autres concernant la gestion et les priorités législatives ?
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