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Primaire à l’Assemblée nationale de la RDC : pourquoi Kamerhe l’a emporté

Primaire à l’Assemblée nationale de la RDC : pourquoi Kamerhe l’a emporté

26 avr. 2024

C’est une première dans l’histoire parlementaire congolaise. Mardi, l’Union sacrée de la nation (USN), plateforme majoritaire au Parlement, a organisé une primaire pour désigner son candidat au  poste de président du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Quelles sont les leçons à tirer de cette bataille politique ? 

Bonjour et bienvenue dans ce 16e épisode de la saison 4 de Po Na Biso (anciennement Po Na GEC), capsule audio d’Ebuteli et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) qui tente chaque semaine d’éclairer un sujet d’actualité en RDC. Je suis Ange Makadi Ngoy, chercheuse à Ebuteli. Nous sommes le vendredi 26 avril 20N’est pas président de l’Assemblée nationale qui le veut. Christophe Mboso, Modeste Bahati et Vital Kamerhe, tous les trois, sont membres du présidium de l’USN et chacun aspirait à devenir la deuxième personnalité du pays au cours de cette mandature. Faute d’un consensus à l’interne, les trois concurrents ont été soumis à une primaire sur décision du présidium de l'USN.

D’abord, Mboso. Il y croyait vraiment. Fort de son double statut de président sortant de l’Assemblée nationale et de président du bureau provisoire depuis le 29 janvier, il espérait être reconduit au perchoir. D’autant qu’il était la figure politique la plus influente parmi les députés transfuges du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila, très majoritaires lors de la précédente législature. Mais, ces derniers ont été très éparpillés dans des regroupements politiques divers lors des législatives de 2023. Avec ses alliances, Mboso n’a pu obtenir que moins de 15 sièges. Il a tout de même récolté 113 voix sur 372 votants à la primaire, se plaçant à la deuxième position. Son discours bilan n’aura pas suffi à convaincre les députés. Selon certains votants, sa gestion du débat au sein de l'hémicycle n’est pas non plus appréciée.  

Ensuite, Bahati. Avec une trentaine de députés représentant la troisième force politique à l’Assemblée nationale, le président sortant du Sénat espérait rebondir à l’Assemblée nationale, mais n’a pu obtenir que 69 voix.  

Enfin, il y eut Kamerhe. Ses deux regroupements, avec près de 40 députés, constituent la deuxième force politique de la majorité parlementaire. Politicien habile et stratège, il a même tenté un moment d’élargir cette influence dans le cadre du Pacte pour un Congo retrouvé (PCR), rassemblant plus de 100 députés. C’est lui le vainqueur de la primaire. Pour Kamerhe, c’est le grand retour au perchoir, 15 ans après avoir occupé ce poste entre 2006 et 2009, sous Kabila. 

Pour l’emporter face à ses deux concurrents, Kamerhe a vraisemblablement pu compter sur son allié de première heure, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et sa mosaïque qui représentent près de 150 députés. Toutefois, cette dépendance risque de le maintenir sous la tutelle constante de l’UDPS, limitant ainsi son autonomie politique.  

En attendant,  lors de son discours à la sortie de sa rencontre avec le président Félix Tshisekedi, Kamerhe a promis que « le contrôle parlementaire sera de rigueur » en faisant en sorte que « la séparation des pouvoirs soit une réalité ». Cependant, au-delà de ces promesses, il faudrait que l’Assemblée nationale fonctionne dans la transparence, sous le regard vigilant des citoyens, détenteurs du pouvoir souverain. Redorer l’image de l’Assemblée nationale commence par mettre fin à l'opacité. Cela pourrait inclure l’amélioration de l’accès à l’information publique sur la gestion du budget de l’Assemblée nationale, la transparence des honoraires des députés, la publication des listes de présence, le détail de vote et les comptes rendus des travaux en commission.

L’intégration de consultations publiques régulières et la facilitation de l’accès aux documents législatifs avant les votes sont également essentielles pour garantir une démocratie parlementaire dynamique et ouverte. Les médias et les organismes qui se sont donné pour mission de suivre et d’évaluer l'activité des parlementaires doivent bénéficier d’un accès facilité aux bâtiments de l’Assemblée nationale. 

Pas que. L’Assemblée nationale devrait également moderniser son site internet pour le rendre plus accessible, garantissant à tous l’accès facile à l’information. Ces mesures contribueraient à renforcer la confiance des citoyens envers leurs élus. 

D’ici là, vous pouvez recevoir Po Na Biso, chaque vendredi sur votre téléphone en envoyant  « Ebuteli » ou « GEC » par WhatsApp au +243 894 110 542. À très vite !

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