Javascript est désactivé

|
Podcast
Que sont devenus les FARDC de Goma ?

Que sont devenus les FARDC de Goma ?

May 9, 2025

Le vendredi 2 mai 2025, la Première ministre Judith Suminwa a accueilli à l’aéroport de Ndjili une première équipe de militaires et de policiers qui s’étaient retranchés dans les installations de la Monusco, depuis que la ville de Goma est passée sous le contrôle des rebelles du M23, fin janvier 2025. Avec l’appui de l’armée rwandaise, en date du 27 janvier 2025, le M23 avait en effet lancé une offensive sur Goma, sur plusieurs fronts, prenant en étau des militaires d’unités FARDC d’infanterie, des forces spéciales et d’artillerie, qui n’avaient pas pu évacuer la ville. Que sont-ils devenus ?

 

Bonjour ! Je m’appelle Ildefonse Bwakyanakazi. Je suis data manager du Baromètre sécuritaire du Kivu à Ebuteli. Vous écoutez le 18e épisode de la saison 5 de Po Na Biso, capsule audio d’Ebuteli et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC). Chaque semaine, ce podcast vous partage notre opinion sur un sujet d’actualité en RDC. Nous sommes le vendredi 9 mai 2025.

Les milliers de militaires FARDC se trouvant dans la ville de Goma lors de sa prise par les rebelles du M23 et les militaires rwandais, RDF, ont été contraints de prendre plusieurs voies.

D’abord, une équipe d’officiers, dont le vice-gouverneur, policier de son état, avait fui la ville dans la nuit du dimanche 26 janvier, tandis que les rebelles et leurs alliés étaient aux portes de Goma. Cette équipe avait pris la direction de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, par bateau. Aujourd’hui, ce contingent est devant la justice militaire pour répondre de la charge de fuite devant l’ennemi.

Une autre équipe de militaires FARDC était partie vers le Rwanda, où ils avaient été pris en charge par la police rwandaise. Jusqu’à aujourd’hui, ces militaires congolais sont toujours sur le sol rwandais.

Une autre partie de militaires congolais avait préféré résister et se retrancher vers le nord de la ville. Après une résistance de plus d’une semaine, ces militaires avaient pris la direction du Parc national des Virunga (PNVi) afin de ressortir dans la partie encore contrôlée par les forces gouvernementales et les Wazalendo, à Masisi puis à Walikale.

D’autres militaires avaient préféré se déguiser en civil, en se débarrassant de leurs armes et munitions dans les rues de Goma. Ces militaires se sont mêlés aux civils dans la ville. Ces militaires congolais s’organisent individuellement ou en petits groupes pour rejoindre les zones sous contrôle du gouvernement congolais.

Près de 1 400 militaires, policiers et certains dépendants s’étaient quant à eux rendus dans les bases de la Monusco et de la SAMIDRC pour leur protection. Depuis, certains militaires se seraient exfiltrés de ces différentes bases et seraient parvenus à Beni, en passant par la grande forêt du PNVi. Par ailleurs, le 30 avril, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Monusco ont entamé l’évacuation de militaires, policiers et dépendants qui étaient encore dans ces bases vers Kinshasa. Le premier contingent évacué a été reçu à Kinshasa par la Première ministre Judith Suminwa, qui a assuré qu’ils seraient pris en charge à la base militaire de Kitona.

Enfin, une autre partie de militaires congolais, capturés ou libres, avait intégré de gré ou de force les rangs des rebelles du M23. Ces militaires ont été acheminés au camp de Rumangabo pour la formation et l’endoctrinement à l’idéologie de ce mouvement rebelle. Mais, au regard des conditions difficiles de prise en charge dans ce centre de formation, certains militaires auraient déserté ce centre, en fuyant vers la partie contrôlée par les forces gouvernementales et les Wazalendo.

En dépit de multiples initiatives de sortie de cette crise, le sort de ces militaires abandonnés sur le champ de bataille semble ne pas être la priorité. Leur situation devrait intéresser le gouvernement et tous les acteurs impliqués dans la recherche des solutions à la crise.

En attendant la suite, rejoignez notre fil WhatsApp en envoyant « GEC » ou « Ebuteli » au +243 894 110 542 pour recevoir Po Na Biso chaque vendredi sur votre téléphone. À bientôt !

  • RDC
  • M23
  • FARDC
  • Monusco
  • Wazalendo
  • Suminwa

« Po Na Biso »